Selon l'INSERM, en France, 1 personne sur 4 est touché par une forme de trouble auditif. Apparue au cours de la vie, l'altération de l'audition est dépistée en réalisant un test d'audition. Comment fonctionne-t-il, quel bilan auditif réaliser ? Focus.
Détecter une perte d’audition
Quiconque peut être affecté par une perte d’audition, même si l’avancée en âge est un facteur prédominant. En effet, les cellules ciliées, qui permettent d’entendre, vieillissement naturellement avec l'âge. Mais des comportements à risque peuvent entraîner des pertes auditives chez les jeunes et les adultes, comme une exposition prolongée aux sons forts, des traumatismes sonores, …
Certains gestes ou problèmes du quotidien peuvent amener à soupçonner une perte d'audition, parmi lesquels :
- Des difficultés à suivre une conversation dans un environnement bruyant,
- Le besoin d’augmenter le volume sonore de sa télévision ou de son poste de radio,
- La présence d'acouphènes, des bourdonnements dans les oreilles à répétition,
Réaliser un contrôle fréquent de son audition est primordial pour prendre en charge rapidement de potentielles atteintes auditives. Il a été démontré que ces dernières ont des répercussions négatives sur la cognition, les relations sociales, professionnelles, …
Les pertes auditives ne sont pas anodines, le bilan auditif est nécessaire et d’autant plus important après 50 ans.
Quand réaliser un bilan auditif ?
Un bilan auditif est nécessaire dès lors qu’un ou plusieurs symptômes sont ressentis. Il permet de contrôler plusieurs aspects de l’audition, selon la finesse du test réalisé.
Quels sont les types de tests existants ?
Deux méthodes existent pour tester son audition. Toutefois, selon l’atteinte et les besoins, un bilan chez un médecin sera à préconiser.
Les tests de repérage auditif, à faire en totale autonomie
Tester son audition en autonomie, grâce à des logiciels en ligne ou des applications mobiles, telles qu'Höra, qui permet de tester en 3 minutes son capital auditif et de comprendre efficacement son résultat grâce à un code couleur simple.
Ces types de tests ne remplacent pas un test professionnel, chez un ORL, mais sont un bon premier outil de prévention et de repérage précoce avant de consulter un professionnel.
Les tests diagnostiques chez un médecin.
Enfin, la réalisation d'un bilan auditif complet se déroulera chez un médecin généraliste formé à l'audition ou un ORL, médecin spécialiste de l'audition. Pour respecter le parcours de soins coordonnés, il convient de passer par son médecin traitant avant de consulter un ORL. L'ORL réalise alors des tests diagnostiques qui permettront de déceler de potentiels troubles auditifs.
Le premier test diagnostic de référence est l’audiogramme. Il est également possible de passer des tests complémentaires qui sont les oto-émissions acoustiques (OEA) et les potentiels évoqués auditifs (PEA) ;
Les oto-émissions acoustiques (OEA) permettent de vérifier le bon fonctionnement des cellules ciliées de la cochlée. Ces cellules émettent en effet des vibrations qui peuvent être enregistrées par un petit micro placé dans le conduit externe de l’oreille.
Les potentiels évoqués auditifs (PEA) enregistrent l’activité électrique du cerveau en réponse à un signal sonore grâce à des capteurs électriques répartis sur le crâne.
En cas de doute, d’un besoin d’information et/ou de délais trop longs pour vous rapprocher d’un médecin spécialiste, il est néanmoins possible de réaliser un dépistage rapide chez un audioprothésiste. Avec sa palette d’outils, il réalise des tests qui sont l’audiométrie tonale, vocale et comportementale renseignant sur l’état de votre audition.
L’audiométrie tonale détermine avec précision les capacités auditives de chaque oreille. Un audiogramme tonal indique le son le plus faible (seuil de perception) détecté sur plusieurs fréquences (des graves aux aiguës).
L’audiométrie vocale, dans le silence ou dans le bruit, consiste à étudier la perception de la parole. On demande au patient ou à l’enfant de répéter des listes de mots émis à des différentes intensités par voie aérienne ou par voie osseuse. On décrit 1) le seuil d’intelligibilité, intensité à partir de laquelle 50% des mots sont compris, 2) le maximum d’intelligibilité, pourcentage maximum de mots compris et 3) le pourcentage de discrimination, pourcentage de mots compris 30 dB au-dessus du seuil d’intelligibilité
L’audiométrie comportementale est utilisée chez les jeunes enfants (< 5 ans), trop jeunes pour comprendre et réaliser les examens précédents. Elle se base sur les fines réactions comportementales de l’enfant pour savoir s’il entend ou non différents sons.
Un avis médical.
Enfin, la réalisation d’un bilan auditif complet se déroulera chez un ORL, médecin spécialiste. Il convient au préalable de rencontrer son médecin traitant pour obtenir une ordonnance. L’ORL réalise alors un test professionnel et complet, avec un audiogramme, et peut également déceler de potentielles maladies auditives, ce que ne permettent pas des tests autonomes ou un audioprothésiste.
Après un bilan auditif, que faire ?
Dès lors qu’une baisse de l’audition est avérée, l’ORL établira une ordonnance pour des appareils auditifs, selon les besoins de compensation.
Selon le degré de surdité, et l’âge de la personne, d’autres solutions sont possibles, comme la pose d’implants cochléaires, qui permettent de réhabiliter l’audition d’une surdité sévère ou profonde.
Même si les tests n’évoquent pas de baisse de l’audition, il convient de se protéger régulièrement contre les agressions sonores, avec le port de bouchons d’oreilles, en effectuant des pauses sonores et en s'éloignant au maximum des sources sonores.