La prothèse à ancrage osseux est un dispositif qui met en œuvre l’audition par conduction osseuse.
Initialement, la première prothèse de ce type avait pour nom BAHA pour Bone Anchored Hearing Aid. Ces dernières années, de nouveaux types d’implants à ancrage osseux sont apparus. Le dispositif stimule la cochlée par vibration osseuse. L’intervention se pratique sous anesthésie locale et dure une vingtaine de minutes. Elle est essentiellement proposée pour compenser les surdités de transmission pures ou mixtes, celles qui ne sont pas correctement réparables par la chirurgie.
S’appuyant sur le même principe, le vibrateur osseux qu’on appliquait le plus fermement possible sur l’os de la mastoïde avec un serre-tête, a été une aubaine pour les personnes atteintes d’une surdité de transmission à une époque où on ne savait pas encore, ou mal, réparer chirurgicalement ces surdités.
C’est le même système vibrant qui est utilisé pour les tests lors de l’audiogramme tonal ou vocal en conduction osseuse.
Principe de fonctionnement
Le système transmet les sons à la cochlée par conduction osseuse, en « shuntant » l’oreille moyenne, c’est-à-dire tout ce qu’il se passe avant la cochlée, notamment les défauts de transmission des sons par la chaîne tympano-ossiculaire et les problèmes d’oreille qui coule dès qu’on porte un embout d’une aide conventionnelle.
Composition
L’implant à conduction osseuse se compose de deux parties : une vis en titane inamovible implantée dans l’os temporal – elle sera colonisée par le tissu osseux, sur le même principe que dans les implants dentaires – et un vibrateur osseux amovible qui se clipse sur cette vis. Le dispositif est placé en percutané, au travers de la peau, ce qui peut être source de complications. Actuellement en plein essor avec les autres implants auditifs, l’induction transcutanée, avec deux antennes de part et d’autre de la peau, a été développée par les fabricants. On peut maintenant proposer des systèmes vibratoires à peau fermée.
Intérêt particulier
L’implant à conduction osseuse est une aide auditive « essayable ». Un test d’efficacité préopératoire est toujours recommandé, même chez l’enfant. Pour les patients dont la surdité touche une seule oreille (causée, par exemple, par une infection virale ou consécutive à l’ablation d’un neurinome sur le nerf acoustique), mais qui entendent normalement de l’autre oreille, on met en place l’implant du côté sourd. Les vibrations sonores sont alors transmises par les os du crâne vers l’oreille qui entend, ce qui permet au patient de savoir qu’il se produit un événement sonore du côté de son oreille sourde.
Il existe des alternatives à cet implant, pour réparer des oreilles multiopérées, stabilisées au plan infectieux, sourdes avec des reliquats d’osselets, ce sont les techniques de « vibroplastie » : on utilise dans ce cas un implant d’oreille moyenne (IOM) sur le reliquat de la chaîne des osselets encore en fonction. On peut aussi faire une stimulation directe de la fenêtre ronde (fenêtre de la cochlée).